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Centre Laos – Luang Prabang et Vang Vieng

Anecdotes diverses concernant nos passage à Luang Prabang et Vang Vieng, deux villes au centre du Laos

La galerie flickr avec plus de photos : https://www.flickr.com/photos/48308115@N04/sets/72157660129962804

Après quelques jours au calme dans deux villes calmes et modestes, l’arrivée à Luang Prabang nous secoue un grand coup…. dans le mauvais sens du terme. En cherchant notre hotel, un tuk tuk nous fait passer dans une des artères principales, qui contient alternativement des successions d’auberges pour touristes et des magasins de souvenirs. Et immanquablement, on croise plus d’occidentaux que de locaux. Dommage d’être au Laos, pays généralement assez peu développé touristiquement en comparaison de ses voisins (Thaïlande, Cambodge, Vietnam) où l’on vient chercher le dépaysement, et où on se retrouve entourés de compatriotes !

On comprend facilement l’affluence : la ville a du charme.

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Stand de bananes grillées

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Pour en remettre une couche, le second jour j’ai eu droit à une intoxication alimentaire. J’ai probablement mal digéré le repas de la veille lors du trajet Udomxai-Luang Prabang. Notre chauffeur nous avait arrêté au bord de la route dans un hameau anonyme, une allée d’environ 50m bordée par quelques maisons et restaurants. C’est là que les routiers qui font une étape s’arrêtent, avant de repartir dans un immense nuage de poussière. Ca ne dérangeait pas les passagers de notre bus, en majorité des Laotiens, qui ont l’habitude de ce genre de nourriture. Les deux autres voyageurs français ont préféré passer leur tour, mais on a tenté le coup avec Laetitia (après tout, ça fait quelques mois qu’on mange de cette manière). Raté pour moi. Cloué au lit une bonne partie de la journée, et quand j’ai pu manger à nouveau c’était pour faire un régime riz-coca. Ceci dit j’ai eu de la chance dans mon malheur : il a plu comme éléphant qui pisse tout ce jour là et on est péniblement sorti quelques dizaines de minutes. Nous avons voulu profiter d’une accalmie pour explorer la ville, mais sommes revenus complètement trempés quand il s’est mis à pleuvoir alors que nous étions de l’autre côté de la ville. Les pluies tropicales, ça ne pardonne pas.

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Après ces inconvénients mineurs, nous avons finalement trouvé la ville superbe. Elle est coincée entre le Mékong au nord, et le Nham Kan, un de ses affluents, au sud. Le Mékong est le fleuve mythique qui prend sa source au Tibet, traverse le Laos en servant en servant presque de frontière avec la Thailande, arrose le Cambodge et fini sa course au sud du Vietnam. C’est la colonne vertébrale du pays. Prendre son petit déj avec le Mékong en contrebas, c’est quelque chose d’assez inoubliable

Sur les berges du Mekong

Malheureusement, quand nous y étions, impossible de traverser le fleuve à pied sur les ponts en bambous qui ont été fauchés il y a peu. Quelques hommes sont à l’ouvrage dans la boue pour le reconstruire. On peut certes utiliser les ponts en béton, utilisés par les voitures et les tuk tuk, mais ça a moins de charme…

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Le Laos est une ancienne colonie française, de 1893 à 1949. L’influence est encore très présente; les batiments municipaux et administratifs ont tous leurs noms écrits à la fois en Laotien et en français. On lit ça et là « Bureau des postes », « Ecole primaire bilingue », etc. Alors qu’à la campagne les maisons tiennent parfois à peine debout, ici on trouve de belles maisons qui nous rappellent le style des maisons du bord de mer au sud de la France. Oui, on a rencontré des Laotiens qui parlent français.

Découpe de poisson pour un resto

Un matin, on commande un petit déjeuner dans une petit restaurant au bord du Mekong. Il est 7h et la serveuse n’a pas de riz gluant. Pas de problèmes, elle enfourche un scooter et va en acheter. Après manger, on a ensuite retrouvé Eva, une allemande rencontrée à Chiang Mai. Elle a fait un trajet similaire quelques jours après nous. Elle s’est faite des amis sur la route et on est allés avec eux dans les cascades de Kuang Si, à une heure de la ville. Superbes décors, et même s’il faisait un peu frais, on est allés à l’eau.

Cascade

Un petit air de film catastrophe

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On a également profité du point de vue sur la ville. C’est un lieu bouddhiste et une des particularités du lieu, c’est qu’on y trouve une empreinte du pied de Bouddha.

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Sur la descente, on s’est retrouvés face à l’inmanquable succession de statues de bouddah dans sept postures canoniques, comme c’est l’usage pour symboliser les 7 jours de la semaine : assis, couché, debout (les jeux de mots idiots ne viendront pas de moi), en marchant, ou bien encore protégé par le Naga, un serpent mythique. Certaines statues étaient immenses.

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Marché

Le soir dans le quartier touristique a lieu un marché de nuit. Toutes les marchandes (quasiment que des femmes) sont assises à même le sol. Elles patientent en surfant sur leur smartphone, qu’elles rechargent par des prises pendues au plafond des bâches de tente, en piquant de l’électricité utilisée pour les lampes. Ici, négociation obligatoire ! Les prix sont bas mais malgré tout gonflés. On nous donne un prix en l’écrivant sur une calculatrice pour qu’il n’y ait pas d’ambiguité. C’est là que commence une dance à deux, entre vendeurs et acheteur, où certains comportements entrainent des réactions presque par réflexe. Si la vendeuse voit que l’on achètera pas au prix initial, elle nous tend la calculatrice en demandant d’écrire le prix qu’on est prêt à payer. On peut accepter ou décliner, mais si on propose un prix, il ne faudra pas proposer soi-même de prix inférieur à celui-ci par la suite, c’est contre les règles du jeu. Si à un moment on fait mine d’être désintéressé et qu’on s’en va, la vendeuse s’empresse si elle le peut de proposer un prix plus faible. Et ainsi de suite. On peut facilement baisser les prix de 30% en quelques instants.

Négociation au marché

C’est dans ce genre d’endroits qu’on peut acheter du whisky-cobra, une fiole de whisky avec un serpent à l’intérieur. Le serpent est mis en scène, et dans certaines bouteilles il affronte un scorpion. L’Asie et son obsession pour les symboles de virilité/pouvoir/force, qu’est ce que vous voulez…

Un Whisky-cobra, s'il vous plait

Le marché se termine vers 21h30. Ca peut paraître tôt, mais les laos se lèvent et se couchent tôt. De toute façon, à cause de l’anniversaire des 40 ans du régime, il y a un couvre feu en ce moment à Luang Prabang : à minuit, plus personne ne doit être dans les rues. Le gouvernement de la République démocratique populaire lao est communiste. Le nationalisme est un sentiment très présent, on croise de nombreux drapeaux du pays sur les maisons. Souvent, il est accompagné du drapeau communiste, à fond rouge avec une faucille et un marteau.

Aumone

Tous les matins au lever du soleil, les moines viennent demander l’aumone. Des rangées de pratiquants leur offrent alors en échange d’une bénédiction (enfin, un truc du genre, je ne suis pas au fait des termes techniques). On peut voir ça un peu partout au Laos (à condition de se lever avant lui, et il se lève à 6h en ce moment). Dans les rues principales de Luang Prabang, le rite s’est transformé en activité touristique, et c’est un peu la cohue (doux euphémisme, que les choses soient claires). Les gens se bousculent pour prendre des clichés plus sympa que les voisins et il y a même des stands un peu partout qui vendent des package comprenant du riz gluant, des gateaux et un siège pour être en ligne et offrir à manger aux moines. On était dégoûté de voir un tel cinéma, surtout que des règles de respect de base (comme respecter le silence de l’évènement) sont totalement baffouées. Enfin, vu qu’on ramène des clichés, on vaut pas mieux que les autres.
Cependant, dans les rues parallèles, on peut apercevoir des scènes plus calmes et authentiques. Vu l’heure requise pour voir ça, on ne s’est pas aventuré à chercher des scènes similaires dans d’autres villes. Et puis observer le culte des autres a un côté voyeuriste malsain qui nous met mal à l’aise.

L'offrande au moine

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Vang vieng

Après Luang Prabang, l’ancienne capitale, nous avons pris la direction de la capitale actuelle, Vientiane. Comme la route est longue, nous avons fait étape à Vang Vieng.

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En fait il n’y a « que » 180 km entre Luang Prabang et Vientiane, mais c’est déjà 4h de route pénible de montagne. Les décors sont superbes, mais les nids de poule sont nombreux et le brouillard particulièrement dense dans les montagnes.

La ville est située dans une plaine, et elle borde une rivière calme. De l’autre côté de la rivière se trouve d’impressionnantes falaises de karst.

On a pu faire des trucs chouettes en fuyant les grands ados sur-excités venus faire la fête. En louant des moto pour se balader dans les villages (c’est un peu une des activités phares de chaque ville !), on se trouve immanquablement dans des décors incroyables, et face à des scènes de vie quotidienne qu’on ne peut croiser dans les villes.

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On a aussi loué du matériel d’escalade pour aller grimper (très modestement) dans les falaises. Les plus expérimentés peuvent faire jusqu’à 200m de montée, mais nous nous sommes contentés de faire quelques longueurs depuis le sol sur des trucs pas trop durs, vu qu’on grimpe plutôt rarement. C’est aussi dans cette ville qu’on a fait de la montgolfière, une super expérience.

Au laos il y a du vrai pain, encore un des restes de la colonisation. Un signe que les Laos sont des gens ayant du goût, c’est qu’ils ont continué à faire des vraies baguettes ! On trouve un peu partout en Asie des copies immondes, sucrées, molles ou mal cuites, mais jamais une vraie baguette. Ici, il y a encore quelques différences avec ce qu’on peut trouver en France : elles font la taille d’une demi baguette de boulangerie, et le pain est peu cuit. Mais ça fait super plaisir. On a mangé des sandwich et du pain cru.

On ne s’y attendait pas, et on s’attendait encore moins à voir les livraisons de pain frais le matin.

Livraison de pain

Au détour d’un temple on a pu discuter avec un moine. On en croise partout, et avec leur longue tenues orange, impossible de les louper. Le bouddhisme est la religion majoritaire et les moines sont très respectés. On ne les touche pas, on évite de les regarder dans les yeux, on ne leur montre pas ses pieds (les pieds sont considérés impurs). Il n’y a pas de moines femme, car la femme est considérée inférieure (jusqu’à ce qu’elle se réincarne en homme, après c’est bon). Il y a par contre de nombreux moines enfants. Dans toutes les villes du Laos les moines font l’aumône au lever du jour, et se font offrir à manger en échange d’une prière. Le soir, on les voit traverser la ville en tuktuk.
D’ailleurs, ici, on peut être moine à durée déterminée. On est moine pendant 20 ans par exemple, et après on fait autre chose.
C’est difficile d’en trouver qui parlent anglais (du moins au Laos, en Thaïlande, cela semble plus facile). Ceci dit, ceux qui parlent un peu anglais aiment discuter avec les voyageurs car cela leur permet d’améliorer leur connaissance de cette langue.

Un moine qui planche