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Saint-Pétersbourg

On s’est levés tôt pour avoir notre train, mais la ligne Moscou – Saint Pétersbourg est efficace et en 4h, on est arrivés. Le train est plus moderne que nos TGV, ce qui contraste pas mal avec certains aspects pas mal à l’abandon qu’on a pu voir jusqu’à présent.

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On a eu la chance d’être hébergés par Lada, une russe prof’ de français/russe, puis par Olga, testeuse informatique, toujours grâce à Couchsurfing. Nous ne pouvions pas rester 5j chez l’une ou l’autre, et il a fallu déménager au milieu. Elles connaissent toutes les deux super bien la ville et leur connaissance de l’histoire du pays – qui impose franchement le respect -,  nous a bien aidés à comprendre plein de choses. En plus, toutes deux habitent des appartements confortables et ce fut agréable de passer du temps chez elles.

Vu la richesse historique du pays, et face au vide abyssale de mes connaissances sur la question, il y a deux sujet que j’avais envie d’explorer : la grandeur de la Russie impériale, et le communisme et tout ce qui peut aller avec. On a pu découvrir les deux choses ici, car Saint Pétersbourg a été le témoin de nombreux évènements clés de l’histoire du pays. Il y en aurait bien d’autres, mais le temps est une ressource limité.

En fait, il s’agit d’une ville relativement récente : elle a à peine plus de 300 ans ! L’empereur Pierre 1er l’a faite construite selon ses propres désirs et y a fait déplacer la capitale. Comme il était un poil mégalo (ça a l’air d’être une constante chez les dirigeants ici), il a donné à la ville le nom du saint patron associé à son nom (Saint Pierre).
C’est un haut lieu culturel, au patrimoine de l’UNESCO. Le centre ville est absolument truffé de monuments et de bâtiments historiques très bien conservés.

Allez, je vous emmène en balade le long de l’artère principale, la Perspective Nevski, d’est en ouest : on va partir de la « gare de Moscou », une des trois gares de la ville, et aller jusqu’au musée de l’hermitage, au bord de la Neva, le fleuve qui traverse la ville. Devant la quantité de vieux bâtiments bien conservés, on imagine facilement l’époque des aristocrates, qui vont au théâtre, se déplacent en calèche, et passent leur temps à respecter l’étiquette. A la fois grandiose et un peu absurde.

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Directement à la sortie de la gare se trouve la place du soulèvement, qui contient une obélisque en hommage à la victoire de la seconde guerre mondiale. Cette victoire a eu un prix excessivement élevé : 20 millions de morts, alors que le pays comptait alors 160 millions d’âmes. D’ailleurs, Saint-Pétersbourg a failli être détruite et ne doit son salut qu’au fait que le général finlandais qui devait l’attaquer appréciait particulièrement la ville. Il a préféré l’assiéger plutôt que la détruire.

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On arrive rapidement au pont Anichov. Ses quatre statues, qui représentent des hommes qui domptent des chevaux, cherchent à imiter le style des status de l’antiquité. Les russes, durant la période impériale, entre le 18ème et le début du 20ième siècle, étaient absolument fascinés par l’art qui se faisait partout ailleurs en Europe, et ils ont fait venir de nombreux artistes européens pour faire pareil chez eux. Comme c’est un des symboles de la ville, ses habitant ont caché les statues durant la guerre dans un des jardins à proximité pour qu’ils ne soient pas volés.

Après avoir traversé le pont, on peut trouver dans une ruelle qui longe le canal le musée Fabergé. Il s’agit de la collection privée d’un milliardaire qui est ouverte au public. En effet, la maison Fabergé n’existe plus car elle a disparu dans les années 20. Carl Fabergé, joaillier officiel de la couronne, était très proche de l’ancienne monarchie et a été contraint, comme beaucoup, de quitter le pays avec l’arrivée au pouvoir des Bolchévik. L’entreprise a disparu peu de temps après. Cette maison est célèbre pour ses œufs. Il s’agit, au départ, du cadeau que faisait à pâques, le monarque à sa femme. Chaque œuf est constitué de ce qui se fait de mieux en matière de luxe : or, diamants, pierres précieuses en tout genre… et les œufs contenaient généralement des surprises à l’intérieur, comme par exemple un carrosse miniature lui-même richement décoré. Il fallait environ un an et 600 (!) personnes pour faire un œuf.

En continuant sur Nevskyi, on arrive rapidement au théâtre Alexandre. Il y a une statue de Catherine II, qui a beaucoup fait pour faire de la ville un haut-lieu de la culture en Europe, notamment à travers des collections d’art importantes. Elle échangeait notamment beaucoup avec Diderot, et a racheté sa bibliothèque à sa mort. Quand on y était, il y avait un salon Harley Davidson sur la place. Le décalage entre le style classique des bâtiments, la musique rock et les motos était plutôt surprenant !

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En reprenant la route, sur la droite on trouve la place des arts. Il y a une statue d’Alexandre Pouchkine, un des plus grands auteurs/poètes russes. Place des arts, car le sujet est omniprésent autour de nous : il y a le fameux musée de l’art russe, un opéra, un théâtre…

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Un peu partout en chemin, on peut admirer de superbes bâtiments. Ils ne sont pas qu’autour de Nevski, on en retrouve de ce genre un peu partout dans la ville, et il y a plusieurs styles architecturaux (des colonnes grecques, de l’art nouveau). L’originalité, c’est qu’ici c’est très coloré.

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Dans une allée qui longe un canal, on arrive sur la cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé. Ce bÄatiment au nom imprononçable a été bâti sur le lieu où est mort Alexandre II, qui s’est fait assassiner pour avoir mis en place trop de grandes réformes au goût de ses opposants. On a eu l’occasion d’apprendre d’autres anecdotes de ce genre et finalement, l’histoire de la Russie impériale n’a pas grand chose à envier au Trône de Fer…

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Un peu plus loin encore, la Cathédrale Kazhan, je vous épargne la photo…

Si l’on continue la route jusqu’au bout, on arrive au palais de l’amirauté, quartier générale de l’armée navale russe. Un peu à gauche, il y a la cathédrale St Isaac (ils aiment vraiment les cathédrales ici), et à la gauche du bâtiment, on arrive au palais de l’ermitage.

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Ce palais, ancienne demeure des tsars lorsque Saint-Pétersbourg était la capitale, est aujourd’hui un des musées les plus réputés au monde. On peut le comparer au Louvre : il héberge de nombreuses galeries sur les thèmes de la peinture française classique, l’art italien, espagnol… Y rentrer demande un peu de motivation car c’est bondé et le fonctionnement du musée est très mal expliqué.

En poursuivant la route, on arrive finalement sur la Neva, le fleuve qui traverse la ville. Le fleuve est large et de nombreux bateaux de touristes s’y promènent. Devant, on retrouve la forteresse Pierre et Paul, la première forteresse autour de laquelle s’est construite la ville.

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Il y a plusieurs ponts pour traverser la ville. Le soir, les ponts se lèvent vers 1h du matin pour laisser passer les bateaux, et ils se rabaissent ensuite vers 5h. Entretemps, si on est pas rentré chez soi, on peut se retrouver coincé car il est parfois compliqué de traverser le fleuve la nuit. Tous les soirs, le spectacle du lever de pont attire de nombreux touristes. Bon, ca nous branchait moyen mais Lada avait l’air de dire que ca valait le coup alors on est allé voir ça. Bon, ben c’est comme un pont qui se lève quoi… Ce qui est surtout marrant à voir, c’est le monde que ça attire, que ce soit sur les berges ou dans les innombrables bateaux :  ça illumine la mer d’une manière asez surprenante. Ha, et il faut quand même reconnaitre que le pont, une fois levé, est plutôt impressionnant. Par contre, ça se mérite : aller voir les ponts, cela veut dire rentrer à pied car il n’y a plus que des bus de nuits ensuite… l’aller/retour aura été une (chouette) balade d’environ 10km, au cours d’une journée où nous avions déjà pas mal marché, on s’est couchés les pieds en compote… qui a dit que voyager c’était des vacances ?

La Russie communiste

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Après cette balade on a vu plein de trucs, essentiellement en lien avec la Russie impériale. On a vraiment été très content de comprendre l’histoire de la Russie au XXème grâce au musée de l’histoire politique. On s’attendait à de la propagande, mais ça balançait pas mal.
C’est compliqué à résumer, alors si le sujet vous intéresse, voici quelques article Wikipédia qui valent le coup par des gens plus compétents en la matière :

  • L’histoire de la russie soviétique, entre 1917 et 1991 (puis lisez la suite, après la chute de l’URSS). Ca résume bien l’idée générale.
  • La révolution d’octobre. La mécanique de cette révolution qui a mis fin à l’empire est intéressante car Lénine n’était pas légitime et son coup d’état a été suivi d’une guerre civile pour décider de quels groupes politiques allait gouverner.
  • L’article le plus long mais aussi le plus intéressant et affreux, c’est celui qui raconte l’URSS sous Staline. Au programme : purges des opposants, goulags, famine, déportations… Ce n’est pas un accident si le roman 1984, écrit en 48 en plein Stalinisme, est largement inspiré de cet épisode de l’histoire.

Plus de photos sur Flickr.

Prochaine étape, quelques milliers de kilomètres en transsibérien.

P.S : Ici, c’est des mugs à l’effigie de Poutine qu’on peut trouver !

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One thought on “Saint-Pétersbourg

  1. Sympa cette petite découverte. Attention aux cadeaux souvenirs car un mug à chaque étape c’est une malle qu’il vous faudra LOL
    Bisouxxx et profitez bien de tous ces beaux coins.

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