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Machu Picchu

La star de la vallée sacrée, l’icône de la civilisation Inca, c’est le Machu Picchu.

Le machu picchu est un lieu touristique incontournable quand on est à Cuzco, un peu comme la Tour Eiffel à Paris, le Colisée à Rome ou la statue de la liberté à New York. A la différence de ces autres lieux, il n’est pas à Cuzco même et il faut faire un peu (voire beaucoup) de chemin pour s’y rendre.

Les informations ne manquent pas pour s’organiser. A Cuzco, les agences tout type de format : sur deux jours en voiture, sur une journée en train, sur 4 jours à pied à travers le chemin de l’inca… on a l’embarras du choix. Par ses propres moyens on peut faire sensiblement la même chose. Deux options semblent populaires pour atteindre Agua Calientes, la ville au pied du Machu Picchu (oui, ils ont vraiment appelé une ville « eau chaude »). La première, celle que nous avons choisi, consiste à prendre un bus pendant 1h30 jusqu’à Ollantantaybo, puis de là un train pour 1h30 de plus jusqu’à Agua Calientes. La seconde, c’est de faire 7h de bus jusqu’à Santa Teresa, puis de là faire environ 2h30 de marche en longeant la voie de chemin de fer jusqu’à Agua Calientes. On peut faire le retour en faisant l’inverse de l’aller ou panacher la deux méthodes pour réduire les prix ou les temps de trajet : le train est cher et le bus est long. Mais grosso modo il faut compter 3 jours (aller/visite/retour) pour profiter confortablement de la magie du lieu.

Quelques liens en vrac pour organiser son excursion de manière indépendante :

Upgrade

On a fait le trajet Ollantaytambo-Agua Calientes avec la compagnie ferroviaire avec Inca Rail. Nous étions arrivés longtemps à l’avance, et sur l’unique voie, on regardait avec envie les wagons de première classe. Avec un style XIXème et un petit côté « orient express » à la Agatha Christie, c’est l’incarnation même du luxe. Un luxe qui n’était pas pour nous car on avait pris des billets seconde classe, déjà pas donnés (55$/personne).

Au moment de monter le wagon 2nde classe, l’hôtesse qui contrôlait les billets nous demande de la suivre. Hé mince, on dirait qu’il y a un problème avec notre billet… Pourvu qu’on puisse prendre le train quand même, parce que les billets datés du machu picchu qu’on a réservé depuis deux mois indiquent qu’on doit faire la visite le lendemain…

En fait non, il n’y a pas d’erreur. Par un mystère qu’on ne nous a pas expliqué, nous avons été upgradé en première classe, et l’hôtesse était en train de nous amener devant le bon wagon.

On nous installe dans des sièges confortables, nous tend des serviettes chaudes pour nous laver les mains, nous offre un pisco de bienvenue. On nous tend la carte, c’est un menu gastronomique. Imaginez notre surprise ! On s’était acheté du pain et des tomates pour se faire des sandwich, c’est dire si en montant dans ce wagon, on est monté en gamme. On s’est laissé dorloter pendant 1H30 à grand coup de « mademoiselle ou monsieur désire-t-il quelque chose » et on est sorti en pleine forme le sourire aux lèvres.

Train première classe

Dire qu'on avait préparé des sandwich...

Pisco sour

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Pour le trajet retour, rebelote ! Cette fois-ci, nous étions 10 à avoir été upgradé. Faute d’une meilleure explication, on a conclu qu’Inca Rail préfère faire du surbooking puis mettre les passagers en première classe plutôt que d’arrêter de vendre les places un fois le wagon économique rempli.

D’Agua Calientes au Machu Picchu

Agua Calientes est environ 400m plus bas que le Machu Picchu. La ville semble ne vivre que pour permettre aux voyageurs de passage d’aller le visiter !

La ville d'Agua calientes

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Pour monter jusqu’au site, soit on prend le bus pendant 15 minutes (et à peu près de dollars), soit on marche. Prendre le chemin de randonnée, c’est le moyen le plus sûr pour être les premiers sur les lieux. C’est ce que j’ai fait : départ à 4h20 de la place d’arme, je me retrouve coincé 20 minutes à un pont qui ouvre à 5h. De là il reste une heure pour faire la montée afin d’arriver avant 6h, c’est à dire avant l’ouverture des portes et l’arrivée des bus. Tenir le timing demande de ne pas trainer, la montée est dure, elle semble durer une éternité : monter des marches pendant 45mn à la lumière de la lampe torche ce n’est pas hyper palpitant. Arrivé en haut, j’avais bu la moitié de ce que j’avais prévu pour la journée.

4h30, attente de l'ouverture du pont pour commencer la rando...

On est entrés parmi les premiers (Laetitia avait opté pour le bus). Voici la première photo de la vallée (va falloir me croire !) :

Ca valait le coup de se lever !

Ca valait le coup de se lever… Heureusement la brume s’est un peu dissipée au cours de la journée.

Le Wayna Picchu

Après s’être baladé quelques minutes dans le Machu Picchu, on s’est rendu à l’entrée du Huayna Picchu (il existe plein d’orthographes différentes). On avait des billets pour le créneau de 7h et hors de question de louper l’entrée : on avait dû acheter les billets deux mois en avance car seulement 400 personnes y ont accès chaque jour.

Direction le Huayana Picchu

La « montagne jeune » est une montagne au nord du Machu Picchu sur laquelle les incas ont construit un chemin, et au sommet de laquelle se trouve d’improbables temples et terrasses de culture. Ce serait là qu’auraient résidé les hauts prêtres. Chaque matin avant le lever du soleil, ils se rendaient au Machu Picchu pour signaler l’arrivée de la nouvelle journée. Si on leur avait parlé du truc chaud et jaune dans le ciel qui fait le même boulot ca leur aurait quand même évité pas mal d’ennuis.

Il faut une heure pour cette montée assez raide, et où la sécurité est anecdotique. Au sommet, on quitte un chemin de pierre et de terre (ou plutôt de boue) pour trouver des marches qui font la moitié de la taille des pieds. Il vaut mieux ne pas penser au vertige… Je n’aimerais pas être celui qui, habitant en haut, se rend compte qu’il a oublié d’acheter du sel en bas.

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... il y a à peine la place pour les pieds...

...mieux vaut ne pas tomber !

En haut, on trouve quelques vestiges de temples et maisons.

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Normalement, on fait tout ça pour profiter de la vue sur le Machu Picchu : à 2720m, on est 360m au dessus de lui et on peut l’observer dans son intégralité. Malheureusement pour nous, le nuage de brume avait décidé de s’installer. On a pu apercevoir la star que par intermittence et à travers les nuages.

On voit le machu pichu dans la grisaille

Le Machu Picchu

Le Machu Picchu, la « vieille montagne » en Quechua, a été construit vers 1450 mais a été abandonné environ un siècle plus tard lors de la conquête espagnole. On ne l’a retrouvé que par hasard, en 1911, lorsqu’Hiram Bingham, un historien explorateur, s’est fait emmener sur les lieux par des fermiers du coin. Les conquistadores n’ont jamais eu connaissance du lieu, mais les locaux si. Cela a contribué à sa préservation à travers les siècles, car les conquistadores détruisaient et pillaient les sites incas qu’ils rencontraient, et étaient particulièrement sans merci lorsqu’ils avaient un but religieux.

Le Machu PIcchu

L’icône le plus familier de la civilisation inca est aussi le site touristique le plus visité en Amérique du Sud, et le nombre d’entrée est limité à 4000 personnes afin de limiter les dégâts du site qui appartient au patrimoine mondiale de l’Unesco (Unesco qui d’ailleurs, aimerait que le nombre de visiteurs soit deux fois plus faible pour ces mêmes raisons). La plupart des murs ont été reconstruit pour que les touristes aient une meilleure idée de ce à quoi les lieux pouvaient ressembler. Les toits en paille, notamment, avaient disparu depuis bien longtemps. Le Machu Picchu fait aussi partie des « 7 nouvelles merveilles du monde ».

Sur le site du Machu pichu

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Beaucoup d’investigations ont eu lieu pour comprendre le rôle de la citadelle. Pourquoi construire une tel complexe dans les montagnes ? Une des théories, c’est qu’il s’agit d’un luxueux mausolée en l’honneur de Pachacutec, le fondateur et premier empereur. A moins que le complexe de palais, temples et maisons n’ait été conçu comme un site de cérémonies… Le lieu se prête bien à ces deux interprétations, les ruines sont sur une crête élevées, entouré sur trois cotés par la rivière Urubamba 600m en dessous.

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On a aussi constaté que le Machu Picchu se trouve au centre d’un réseau de sites similaires, reliés par des chemins (les fameux chemins de l’inca). Il y a un lien entre la position des sites et des évènements astronomiques, mais comme les incas n’avait pas d’écriture, ils n’ont pas laissé de traces des raisons pour lesquelles ils l’ont construit ni à quoi il servait.

La qualité du travail est particulièrement impressionnante quand on sait les connaissances dont ils manquaient. Quand il a été construit il y a plus de 500 ans, les incas n’avaient ni métal ni roue, et pourtant ils ont réussi à travailler et déplacer d’immenses blocs de pierre (certains pèsent jusqu’à 50 tonnes !), qu’ils agençaient de manière parfaite. Le tout sans mortier pour que ça tienne ! Ca tient tellement bien qu’aujourd’hui encore on ne peut pas passer un couteau dans les interstices.

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Ce travail a profité à relativement peu de monde ! On pense que seuls 200 à 300 personnes d’un haut rang social y vivaient.

Le site est grosso modo divisé en zones d’habitation et zones agricoles. Les temples sont dans la ville haute et les entrepôts dans la ville basse. Les bâtiments ont une forme adaptée à la montagne : ils sont généralement longs et étroits. Partout, les murs, terrasses et chemins se confondent élégamment avec la montagne. Pour l’agriculture, les incas ont mis en place les mêmes terrasse que l’on retrouve absolument partout ailleurs dans la vallée sacrée. Elles jouent également un rôle dans le système d’écoulement des eaux qui permettait la conservation de l’eau, et qui limitait l’érosion des pentes raides.

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Il y a de nombreux lamas sur le site, et je sais pas vous, mais je ne me lasse pas d’observer ces bestioles

Photobombé par un lama

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Photobombé par un lama

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Sources

Infos essentiellement croisées à partir de Wikipedia, du site web d’une agence spécialisée dans les excursions au Machu Picchu et d’une page du national geographic