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Résumé Uyuni/Potosi/Sucre

La bolivie… qu’en raconter ? Nous avons fait assez eu de tourisme, et assez peu bougé. Nous avons fait peu de choses et pourtant il nous est arrivé plein d’histoires !

Uyuni

Uyuni est une petite ville où, en général, on ne reste pas très longtemps. On y vient pour visiter le salar et quand c’est fait, normalement, on en part aussitôt. Un ami bolivien, Rodolfo, nous avait donné le nom et l’adresse d’une amie à lui, Wilma, nous proposant d’être hébergés chez elle. C’est ce qu’on a fait.

Nous avons rencontré beaucoup de gens sympas au cours de ce voyage, mais s’il y en avait un, Wilma prendrait facilement une place sur le podium. On est arrivés en catastrophe : la bouteille de vin chilien qu’on avait prévu de lui offrir s’est brisée dans mon sac en descendant du 4×4 à la fin du trajet. Méga poisse mais vu le bazar que ça a mis dans mon sac, ça aurait été bien plus pénible si c’était arrivé au milieu du désert. A peine dit bonjour, on s’est retrouvé à pourrir sa terrasse en vidant l’intégralité de mon sac pour trier ce qui pouvait être sauvé de ce qui ne le pouvait pas, et pour laver ce qui en avait besoin.

Wilma est une riche propriétaire immobilière et son style de vie est différent de celui des gens qu’on a l’habitude de fréquenter. Elle a plusieurs servantes à sa charge, qui s’occupent du ménage, de la cuisine. Elle nous a fait visiter le marché, mais une servante nous accompagnait pour porter les courses.

On a eu droit à un véritable banquet après qu’on ait dit que nous n’avions jamais mangé de lama (inviter environ 8 personnes pour nous faire goûter c’était un peu démesuré !). Passer quelques jours avec des gens qui connaissent bien la ville et qui l’ont vu évoluer avec la démocratisation du tourisme récent (explosion touristique depuis 7 ans environ), bref être de l’autre côté du décor, était très enrichissant.

Potosi

Plutôt que les bus fatigués, on a pris une voiture collective pour faire les deux heures de route qui séparent Uyuni de Potosi. En chemin, on a croisé un nombre considérable de lamas qui ont très peu d’estime pour les règles élémentaires du code de la route.

Nous sommes restés plus longtemps que prévu à Uyuni et nous n’avons pas beaucoup de temps pour visiter Potosi, seulement une grosse demi journée. Pas vraiment le temps d’avoir le coup de coeur à propos de la ville la plus haute du monde.

Dans un hospedaje à Potosi, le confort est minimum. Une chambre dans lequel le lit rentre à peine, le linge qui sèche au milieu, des toilettes communs. La douche est en supplément, il n’y pas de connexion internet et bien sûr, le petit déj n’est pas compris.

Hospedaje à Potosi

... sa lessive

... et ses toilettes

On a trouvé dans cette ville une super idée : des zèbres sont à tous les gros croisements, ils aident les enfants à traverser la route. Une manière ludique d’apprendre !

Des zèbres pour apprendre aux enfants à traverser la route, partout dans Potosi

Quelques vendeurs de rue et vendeurs ambulants :

Marchande de glaces

Vendeuse de glace ambulante

Vendeurs de pain

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Les mines de Potosi

L’activité principale à Potosi, c’est l’extraction d’argent dans la mine avoisinante. C’est un des pires jobs du monde. Les mecs passent des journées à la lumière de leurs lampes à respirer un air peu riche en oxygène, ils se dopent en permanence à la coca pour lutter contre la fatigue, les changements d’altitude et la faim… En fait, il y a assez peu d’argent qui reste dans la mine et les mineurs aujourd’hui cherchent grosso modo ce qui aurait été oublié par les expéditions précédentes. Ils explorent des galeries instables avec du matériel de mauvaise qualité, et les accidents sont fréquents.

C’est pourtant un boulot qui paye bien, à la hauteur du risque : c’est sûrement la raison qui motive beaucoup de monde à démarrer une carrière. Un système de coopérative permet aux mineurs, au bout d’un certain temps, de gagner une partie de ce qu’ils trouvent, puis de devenir propriétaires de filons. Ainsi, tout le monde démarre avec le même plan : travailler peu de temps, mettre de l’argent de côté puis faire autre chose ensuite. Malheureusement, beaucoup deviennent alcooliques et boivent une partie de leur paye pour supporter la difficulté du travail, et ne sortent pas du cycle comme ils l’avaient prévu.

D’autre part, même si le travail des enfants est interdit, beaucoup accompagnent leurs parents : c’est plus facile pour eux d’explorer les petites galeries. A la majorité, ces enfants n’ont aucune éducation scolaire, et ne connaissent rien d’autre, alors ils continuent à être mineurs à leur tour. Je vous ai dit que l’espérance de vie des mineurs est de 30 ans ?

Il y a un bon documentaire à ce sujet, La mine du diable, disponible sur Youtube, sinon cet article décrit bien les conditions de travail et le système de coopérative.

Sucre

Tout le monde croit que la capitale de la Bolivie, c’est La Paz. Raté ! C’est Sucre la capitale, mais c’est à La Paz que se trouve le siège du gouvernement.

Nous sommes restés environ deux semaines dans cette ville. On s’est trouvé un appart sympa grâce à AirBnB, ce qui nous a permis d’être au calme pendant quelques temps. Notre voyage au Chili avait été particulièrement riche et il est compliqué de tenir un rythme soutenu sur une longue période de temps, bref on avait besoin de faire baisser la vapeur !

Le centre ville de Sucre est beau, grâce à de beaux bâtiments en bon état.

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L’almuerzo est une institution le midi, et dans tout le pays. C’est le repas qu’on trouve dans tous les restaurants. Une soupe, un plat, et un dessert simple (fruit, gâteau) ou une boisson (en général un jus de fruits frais)

L'almuerzo, une institution pour manger le midi

Les passages piétons en Y, une fausse bonne idée. On a jamais compris comment traverser, on dirait que quels que soient les feux, ce n’est pas le bon moment pour passer.

Passage piéton en Y. On cherche toujours à comprendre comment traverser

Les cireurs de chaussures sont également très présents dans les centres des grandes villes :

Les cireurs de chaussures

Mercado campesino

Notre appart donnait sur le mercado campesino, le marché paysan. C’est un marché quasi-permanent qui occupe de nombreuses rues dans un immense quartier, de 7h le matin jusqu’à 20h environ.

On y trouve de tout, vaguement organisé par secteurs grossiers et arbitraires : celui des légumes, des vendeurs de banane, des céréales, des produits d’hygiènes, de la viande. Entre deux stands de nourriture, on trouve parfois un type qui vend des stylo, des cahiers ou du papier cadeau.

Céréales

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Oeufs

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Croquettes

Croquettes au détail

Il y a des magasins attitrés, sinon, les gens se mettent là ou ils peuvent, parfois avec simplement quelques légumes à vendre, déposé sur un chiffon. C’est avec un sens de l’esthétisme certain que chacun essaie de mettre en valeur ses produits, par exemple en en faisant des piles.
Dans ce chaos ce n’est pas toujours facile de retrouver certains vendeurs et des fois, il faut chercher un peu pour retrouver cette mamie qui vendait les avocats super bons deux jours plus tôt…

Les boliviens achètent des grandes quantités, ce qui a amené à des situations amusantes. Impossible d’acheter moins d’un kilo de sucre. Quand on a demandé le prix du riz, on nous a répondu le prix pour 20kg (heu ! on en veut que 500g !) On nous a expliqué qu’ici on achète une fois par an 50kg de riz, et que le problème est réglé jusqu’à l’année suivante. Pareil pour les autres éléments de base.

Pour certains produits, c’est quand même très étrange. Certains magasins ressemblent à des petits entrepôts couplés à une maison attenante, ou un vendeur a à peine la place de s’asseoir au milieu de ces produits. C’est le cas par exemple pour vendeurs d’oeufs et de banane, qui semblent parfois en avoir des milliers à vendre. Arrivent-ils à écouler leur stock avant qu’il ne périme ?

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Niveau consommation, ça marche différemment de chez nous. Prenons l’huile alimentaire, par exemple. On a de l’huile de tournesol, d’olive, de noix. Elle peut être vierge, raffinée. Ici, sur le marché, ce n’est pas le cas (ou alors ce n’est pas clair du tout); On trouve des bouteilles d’eau qui servent maintenant à contenir de l’huile, et quand on demande des précisions, on obtient pour seule réponse que ca coute 8 bolivianos (~1€).

Petit bonheur, on trouve du fromage. C’est quasiment inexistant en Asie et ce qu’on trouve en Nouvelle-Zélande tient de la rigolade. Ici, on a l’embarras du choix : c’est fromage de chèvre ou fromage de chèvre. Faut pas être trop difficile, mais on peu jouer sur la quantité de sel, la fermeté du fromage, etc.
Nous n’avons pas trouvé de fromage de lama (et on nous a pris pour des martiens quand on demandait), mais apparemment ça existe. En fait, on trait assez peu les lamas qui produise peu de lait, d’où la faible production de fromage.

Cours d’espagnol

On a profité de notre passage à Sucre pour prendre des cours d’espagnol. Suite à un boom touristique, depuis environ 3 ans les écoles pour les voyageurs de passage poussent comme des petits pains. Pourquoi ne pas avoir pris des cours au Chili ? Les chiliens parlent très mal espagnol. Ils parlent vite, sans articuler, mangent des syllabes, ont un vocabulaire qui leur est propre. Les Boliviens ont meilleure réputation quand à la qualité de la langue. Il reste quelques différences entre l’espagnol sud-américain et celui d’Espagne (par exemple ici, les verbes ont seulement 5 personnes : vosotros disparait complètement, on utilise systématiquement ustedes à la place).

Ainsi, en ajoutant les quelques conversations en espagnol que nous avions pu avoir avec nos hôtes aux 3h de cours particuliers par jour pendant deux semaines de Sucre (c’est plus de l’immersion, c’est de la noyade !), nous avons pu bien progresser. L’espagnol est assez facile à apprendre pour un français, et en partant quasiment de zéro nous arrivons maintenant à avoir des discussions simples, ce qui est franchement chouette. En comparaison, on a étudié tous les deux le chinois pendant environ un an et quand on arrivait à se faire servir sans erreur le plat qu’on avait demandé, on poussait presque des cris de joie.

Carte téléphonique

On a eu besoin de s’acheter une carte SIM afin de téléphoner et recevoir des appels, c’est très pratique pour se coordonner avec les personnes qu’on connait dans le pays (hôtes, autres voyageurs, agences de voyage en cas de problème, etc).

En général, c’est assez simple, mais en Bolivie, ça a été étonnamment compliqué. Après avoir acheté une carte Tigo, nous avons fait la bêtise de ne pas l’activer directement dans le magasin, en faisant le regard du chat potté de Shrek au vendeur pour qu’il nous file un coup de main.

En rentrant chez nous, on suit les directives sur le bout de plastique. On tombe sur un répondeur téléphonique. C’est évidemment en espagnol, on comprend à moitié mais après quelques essais on est certain qu’il n’y a pas l’option pour activer la carte quand on est étranger. En cas de problème ou de difficulté, il est cependant précisé qu’on peut activer son compte depuis leur site internet. On essaie. Il y a bien une option pour créer un compte avec un numéro de passeport, mais il buggue. On contacte le support client via le système de discussion instantanée du site web. La réponse « ha oui c’est normal que ça marche pas » nous étonne à peine : les étrangers ne peuvent pas activer leur compte par Internet. Drôle d’idée de faire un formulaire sur son site web pour ça alors. « Il faut aller à une agence ».

Il y a des points de vente Tigo absolument partout (dans toutes les rues, à peu de choses prêt) mais pour activer la carte, il faut aller dans une des agences qui le permettent. Notre interlocuteur nous file une liste de 3 ou 4 agences concernées. Par chance, il y en a un à quelques rues de chez nous. On trouve la rue assez facilement, on trouve le batiment un peu plus difficilement (c’est vraiment le bazar le mercado campesino !). Dedans, rien. Un coiffeur, une salle de jeu en réseau, mais pas d’agence Tigo. En face, il y a un magasin le logo Tigo. Ce n’est pas ce que je cherche, mais on m’y explique que l’agence a fermé, et qu’il faut aller dans le centre ville. Ca fait deux heures qu’on bataille, on en a ras le bol et de toute façons les bureaux vont bientôt fermer, on essaiera à nouveau le lendemain.

Le lendemain, on va à l’agence du centre ville. 3 guichetiers, deux qui nous ignorent royalement car ils jouent sur leur smartphone et un qui daigne s’intéresser à nous. Malheureusement il n’y connait rien, et après 10 minutes sans trouver comment nous aider et sans réussir à se faire aider par ses collègues, l’une d’elles finit par lever le nez de son écran, tapote sur le clavier quelques instants, nous dit que c’est bon et se replonge sur son jeu. Sympa.