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La Paz, route de la mort et lac Titicaca

En général, on reste assez peu à La Paz, une des villes les plus haut perché. Mais notre copain Rodolfo nous a fait visiter beaucoup de choses et on a vraiment apprécié d’y passer du temps !

Mirador dans la ville (Killi Killi)

La Paz est une ville est incroyable. Elle est perchée sur la montagne dans une cuvette à 3600m, avec des maisons qui épousent la courbe de la montagne dans toutes les directions et en arrière plan le Huayna Potosí (6088m). Quand on a un bon point de vue, ça en jette. Un des meilleurs endroits pour observer les différents quartiers, c’est le mirador Killi Killi, un point de vue au centre de la ville.

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En général, les belles villas sont en hauteur, mais dans cette ville, quand on a de l’argent, on habite en bas, la vie y est plus facile. Il y a plus de 300m de dénivellé entre le haut et le bas et quand il faut monter des escalier, on souffre.

Impossible de tromper, on est bien dans les Andes. On trouve des boissons gazeuses à la coca et le style vestimentaire n’est pas courant !

Soda à la Coca

La tenue traditionnelle des femmes : chapeau, large robe, châle en laine. Certaines transportent diverses choses (parfois leurs enfants !) dans des baluchons sur le dos.

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Funiculaire

Une autre option pour bien voir la ville et avoir un nouveau panorama à tomber par terre, c’est de prendre le téléphérique. C’est la solution mise en place pour contrer les problèmes de transport : vu les dénivellés, les solutions classiques (métro, tramway) étaient hors de question. Il y a déjà de grandes quantités de bus, mais aussi énormément d’embouteillages. Pour aller à El Alto, la ville au dessus de La Paz, il est indispensable d’éviter les heures de pointe pour conserver sa santé mentale, ce qui est compliqué quand c’est là qu’on travaille. Le téléphérique a séduit : silencieux, pas trop bruyant, il évite les embouteillages, les gares de téléphérique et les poteaux prennent peu de place… Suite au succès des 3 lignes actuelles, il y a pour projet d’en ajouter 4 supplémentaires.

La ligne rouge amène à El Alto, au début du plateau. De là, superbes vues sur la cuvette où se trouve la ville avec toutes ses maisons de briques.

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Dans toute la Bolivie, on a remarqué que dans l’immobilier, assez souvent, on ne s’embête pas avec les fioritures comme la peinture : dès qu’on peut habiter la baraque, on arrête immédiatement les travaux de BTP. C’est assez amusant pour les hotels qui ont la facage peinte, pour attirer le chaland, et les côtés en brique apparente.

S’ils font ça c’est évidemment car le pays est très pauvre, et on peut constater depsui les vues en surplomb que de nombreux toits sont en tôle et maintenus par des pierres. On a eu froid la nuit alors qu’ici c’est à peu près l’été, vu l’isolation inexistante (et le double vitrage est très rare), on aimerait pas faire partie de ceux qui doivent y passer l’hiver.

Musée de la musique

Rodolfo nous a fait visiter pas mal d’endroits, et comme c’est une star de la musique, une étape était inévitable : le musée des instruments ! Très chouette musée qui montre une grande collection d’instruments boliviens de toutes les époques.

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Rodolfo connait le propriétaire, Ernesto Cavour, une star internationale du Charengo.

Avec Ernesto Cavour au musée de la musique

Vallée de la lune

A proximité de La Paz, il y a une vallée de la Lune, comme à San Pedro d’Atacama ! Ici aussi, superbes curiosités géologiques.

Musicos dans la vallée de la lune

Laetitia l'aventurière

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A noter qu’une route traverse cette vallée : à une époque pas si lointaine, le tourisme n’était pas super développé et il était plus important de pouvoir circuler que de ramener des photos sympa.

Tihuanaco et ses mystères

A environ une heure trente de La Paz et pas très loin du Lac Titicaca se trouve les vestiges de deux sites : Tihuanaco et Puma Punku. Tous deux sont particulièrement étranges et sont sujets à des théories qui vont de « raisonnablement original » à « complètement absurde ».

Tiwanacu

Tihuanaco, le plus gros des deux sites, pose problème. L’histoire du peuple qui aurait conçu ce qu’on pense être un temple se situe vers 500, mais un certain nombre d’éléments font pencher les chercheurs pour dire que le site a été construit vers -15000. A cette époque là on maitrisait à peine l’agriculture et les chercheurs n’arrivent pas à comprendre comment ils ont pu construire ce site, qui aurait pu servir de port pour le Lac Titicaca, qui à cette époque montait jusque là. Le fait qu’il n’y ait pas de carrière à moins de plusieurs dizaines de kilomètres n’aide pas à se projetter dans la conception du lieu.

La porte du soleil

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La porte du soleil

Selon la légende, la porte du soleil (cf photos précédentes) a été déplacée. En la remettant à son endroit d’origine, on ouvrirait un portail interdimensionnel qui permettrait de naviguer entre les mondes, et peut-être de rencontrer les concepteurs du lieux, voire les gens qui auraient peuplé la planète terre selon la théorie des anciens astronautes

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Ha non mais j’avais prévenu que certaines théories sont difficiles à suivre… C’est pas facile de se documenter, car on tombe sur de nombreux sites qui confondent un peu tout, et transforment l’absence d’information sur le lieu (du au fait qu’il y ait peu de recherche) en théorie du complot, dans laquelle ils invente l’Histoire qu’ils aimeraient entendre. Dans certains articles, il est même question des habitants de l’atlantide, bref. Un article se contente d’être factuel. La seule théorie farfelue qu’on a pas entendu, ca doit être celle du complot reptilien, mais c’est sûrement parce qu’on a pas assez creusé.

Puma Punku

L’autre endroit qui pose problème, c’est Puma Punku, à quelques centaines de mètres. Là, des pierres taillées en H, de manière répétitive et identique, avec une précision délirante (à une époque où on pense qu’on ne savait seulement tailler grossièrement des silex !). Juste à côté, des blocs de pierre de plusieurs dizaines de tonnes, taillés, là encore alors qu’il n’y a pas de carrière à proximité soulève de nombreuses interrogations. Comment les a-t-on déplacé ici ?

Les pierres en H

Là encore, comme il y a peu de recherche il n’y a pas d’explication qui tienne la route.

Route de la mort

La route des Yungas, qui relie La Paz à Coroico, est parfois appelée « Route de la mort », en référence à sa dangerosité. Au départ, c’était un chemin de marche, mais comme ça a longtemps été le seul chemin dans ce secteur, des véhicules et des camions se sont mises à l’emprunter.

Autant dire que les chauffeurs devaient avoir un sacré sang-froid. C’est pas juste une route de montagne, c’est une route de montagne en permanence au bord d’un précipice, dans un climat tropical plutôt humide, donc glissant. On a fait sa descente à vélo et des fois c’est pas très très large, on imagine vraiment pas comment des bus et des camions ont pu passer. Aujourd’hui, un chemin alternatif bien moins dangereux est utilisé pour le transport, la route n’est plus utilisée que par les touristes. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure, et on a vu un chauffeur s’arrêter au début de la route pour se signer.

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Descendre la route de la mort, dans le principe, c’est très simple. On monte en minivan à 4700m, et de là on descend jusqu’à environ 1200m, en deux tronçons : 20km sur de la route bitumée, puis 40 sur le camino de la muerte, non bitumé. Un guide ouvre la route, et le van ferme la marche. On s’arrête toutes les 10-20mn pour voir si tout est OK pour tout le monde. Dans les faits, après 5h de descente, on a les bras explosés, et les mains endolories : on passe son temps à serrer et deserrer les freins. Vu la différence d’altitude, au début on se gèle et à la fin on est en nage. Les paysages sont sympa, et on a eu la chance de faire le trajet un jour de beau temps : sous la pluie, comme ce fût le cas le lendemain, ça doit être autre chose.

Refuge animal à proximité de Coroico

Après la route de la mort, plutôt que rentrer directement à La Paz, nous sommes allés passer la nuit dans un refuge animalier qui propose quelques huttes pour les voyageurs. On est à seulement 1200m dans un climat semi-tropical, ce qui nous change pas mal de la fraicheur de La Paz.

Au départ en 2003, le lieu était un centre hotelier, puis les propriétaires se sont découvert une vocations pour les soins aux animaux. Aujourd’hui, le gouvernement bolivien a donné du terrain, et le centre accueille toute sorte d’animaux maltraités. Un partie du financement du lieu vient des touristes qui, peuvent passer la nuit dans des cabanes. L’inversion est intéressante : ce sont les humains qui dorment dans des cages, pour éviter que les animaux ne viennent piquer de l’eau ou de la nourriture. En fait, tout est en cage, jusqu’aux antennes sur les toits. Drôle de sensation.

On dort donc au milieux des animaux. Il y a plusieurs variétés d’animaux, certains en liberté, d’autre en cage. Les cages, ce n’est pour éviter que les animaux s’en aillent (vu l’entretien qu’ils ont au centre, ils sont contents de rester !), mais le plus souvent pour ne pas que différentes espèces ou différents groupes ne se battent. C’est la raison pour laquelle il y a plusieurs cages pour les perroquets.

Perroquet

Nous avons également croisé plusieurs variétés de singes :

Singes araignées. Il marche debout et faut le voir sauter d’arbre en arbre !

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Singe araignée

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Singes hurleurs (on entend leur cri jusqu’à 5km)

Singe hurleur

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Singes capucins. Ils sont super intelligents (on les compare souvent à des enfants d’environ 6 ans), on en a surpris un en train de pousser un loquet pour entrer dans une douche. C’est à cause d’eux que les serrures partout dans le centre sont très difficiles à ouvrir, même pour nous.

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Un visiteur !

Un Capybara, le plus gros rongeur, un machin aquatique palmé cromeûgnon (zavez vu son pif !).

Capybara

Pas mal de tortues, terrestres et aquatiques. Leurs proprios les trouvent cools, jusqu’à ce qu’elles grandissent… et s’en débarassent.

Tortue terrestre

Tortues aquatiques

Des boa constrictor. Eux, on s’en débarasse à cause des « accidents domestiques ».

Boa constrictor

Iguane

Un Caïman, bête de cirque dans un restaurant. Il devrait mesurer 2m, mais comme ses anciens propriétaires l’ont enfermé dans une cage d’un mètre, il a arrêté sa croissance.

Dans l’idée, c’est donc génial : un centre animalier qui sauve des animaux tropicaux maltraités, autant dire qu’on se croirait dans un reportage de 60 millions d’amis. Ben on est quand même pas mal mitigés.

En plus des touristes, une des autres sources de financement du centre, c’est les « volontouristes », des volontaires qui viennent aider au centre. Ici, il faut payer pour être volontaire. C’est une tendance hyper courante dans le volontariat (d’où l’existence du mot-valise « volontourisme » !). Ici, on paye 200€ la semaine pour venir travailler, Coluche se marrerait bien s’il entendait un truc pareil. Nous on est pas d’accord avec cette manière de fonctionner, mais ça nous regarde. Plein de projets -celui-ci ne fait pas exception- n’ont pas de subventions publiques et ont besoin d’argent, il peut paraître compréhensible et empathique de vouloir filer plus qu’un coup de main en étant volontouriste payant, d’où le grand nombre d’occidentaux qui viennent tenter de sauver le monde.

Donc dans le centre, il y a deux types de personnes : les volontaires, et les touristes. Les volontaires ont des chemises immédiatement reconnaissables, et hors de question qu’ils se mélangent, les volontaires mangent à part et adressent à peine la parole aux touristes. Et quand on pose des questions, on a des réponses laconiques. Sympa la ségrégation.

Et donc là où on a commencé à trouver l’expérience désagréable, c’est qu’on avait l’impression de gêner tout le temps. En tant qu’humain, déjà, on colle pas dans le décor, ici c’est presque la jungle et on est dans un lieu dédié aux animaux. Par exemple, les cages à perroquets sont juste à côté des huttes alors que ces oiseaus sont hyper bruyants dès qu’il y a du soleil… drôle d’idée de les avoir mises là, personne ne mettrait des chambres pile à côté d’un poulailler. C’est un exemple parmi tant d’autres : il n’est pas non plus possible de sortir du centre quand on le souhaite (il faut se faire accompagner jusqu’à l’entée pour se faire ouvrir la porte), on est quasiment obligé de manger dans le centre vu qu’on est au milieu de nulle part et que la bouffe est interdite, mais on ne choisit ni l’heure ni le contenu du repas. Etrange vision de l’hotellerie.

Mais en tant que touriste au milieu de volontaires, là, on faisait franchement tâche. Au départ, on se sent un peu comme des gamins dans les jambes d’adultes : on gêne mais on ne comprend rien à ce qu’il se passe, et on sent qu’où qu’on aille, on continue à gêner. Mais surtout, c’est un peu comme s’il y avait, d’un côté, les gentils volontaires, ces belles âmes qui donnent à la fois de leur temps et de leur argent pour la noble cause de la défense animale, et de l’autre, ces misérables touristes, sombres reflets d’une société capitaliste décadente source de tous les maux de l’humanité, des êtres si affreux qu’ils vont jusqu’à faire souffrir de petits singes tout mignons par leur comportement inconséquent. Bref on a eu la désagréable impression d’être jugé pour des choses qui ne nous concernent pas et qu’en venant, on acceptait d’assumer le comportement de toute une société.

Lac Titicaca et Isla del Sol

Le lac titicaca est un des lacs le plus haut perché, à environ 3800m. On est allé y faire un tour en allant dormir sur l’Isla del Sol, l’île du soleil, une île au milieu du lac. Depuis la paz, il faut faire 3h de bus pour arriver sur la côte du lac. De là, on prend un bac pour aller rejoindre Copacabana (oui, comme au brésil !). Cette ville est située sur une presqu’île dont la racine se trouve côté péruvien, donc par souci de simplification administrative, on prend le bateau plutôt que passer entièrement par la route.
Depuis Copacabana, il y a des bateaux-navettes tous les jours pour aller sur l’île. C’est un peu dysneyland déjà : dans la rue qui rejoint le port, il n’y a que des magasins pour touristes. Des hotels, des magasins de souvenirs, des restaurants pour étrangers… Tous proposent pizza, burgers et cuisine mexicaine (pourquoi ?), la cuisine bolivienne y est bien moins représentée qu’ailleurs. Sur l’île, ce n’est guère mieux, on est arrivé la bouche en coeur sans s’être renseigné sur le lieu, et après avoir passé près d’un mois en autarcie, entouré de boliviens, on tirait un peu la tronche de se retrouver maintenant entourés d’allemands et de français.

Mais ce n’est pas partout qu’on voit des cochons sur les plages, des ânes et des moutons en liberté…

Des âaaanes

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Où est Charlie

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La balade et les décors, qui rappellent vaguement le sud de la france, sont très jolis. Par contre, les 4h de randonnée pour traverser les 16km de l’île ne sont pas faciles car à 3800m, on sent passer chaque montée ! Et puis on a eu droit à pas mal de pluie (ce qui nous a permis d’être parmi les seuls valeureux à tenter la rando), puis du vent… On a eu du bol, on a évité la grêle qui était de l’autre côté de l’île. On l’a trouvée sur la fin de la marche, produisant de chouettes décors !

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On a échappée à la grêle

Sur la route on trouve aussi des vestiges incas, parmi lesquels une table de sacrifice.

Le labyrinthe

Table de sacrifice

On a grimpé le point le plus haut de l’île (~3900m) par accident. De là, on s’est rendu compte qu’on était pas du tout dans la bonne direction et que ce qu’on croyait être la route était en fait un détour qui nous a fait perdre 30mn.

Le point le plus haut est à 3900m

A l’arrivée on a mangé une truite grillée, une des spécialités partout autour du lac. Après l’effort…

On a échappée à la grêle

Ce n’est pas super flagrant dans ce plat, mais il y a à la fois du riz et des pommes de terre. Ce mélange assez étrange pour nous est très courant.