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Dans le désert d’Atacama

San Pedro d’atacama et ses alentours… encore une destination mythique dans laquelle nous avons la chance de passer un peu de temps !

Le Chili est un pays immense. Depuis Santiago, c’est après 24h de bus que nous arrivons à San Pedro de Atacama. Ca valait vraiment le coup car les décors de San Pedro d’Atacama sont d’une beauté incroyable.

La ville de San Pedro d’Atacama est assez particulière. On est à 2000m d’altitude, aux portes du désert d’Atacama. Il fait froid la nuit (un pull voire une doudoune n’est pas du luxe) et la journée, entre 10h et 19h, le soleil est assommant. C’est durant les périodes de transition qu’il fait suffisament bon pour se balader. Comme c’est trop court pour visiter les alentours, il faut bien calculer ses timing pour profiter au mieux du frais et éviter de rester trop longtemps sous un ciel de plomb. Entre l’air sec et la chaleur, on boit sans y penser plus de 2L d’eau. Avec les maisons en briques de terre séchées, on se croirait dans un western.

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Le premier jour, nous avons fait comme tout le monde : tournée des agences du coin pour choisir et organiser notre cocktail de visites. La ville est très bien fournie en infrastructures touristiques, la rue principale ne contient quasiment que des agences de voyage. Il y a à boire et à manger, on a choisi les notres en croisant l’instint et les revues tripadvisor.

La vallée de la mort

Le second jour, on cherche à louer des vélos. On a pas du se comprendre avec un des loueurs car il nous avait indiqué de venir à 8h, et à 8h… il était fermé, comme tout le reste de la ville, qui ne s’éveille vraiment que vers 10h. On trouve un autre loueur malgré tout, mais pas avant 9h20. Dommage car on voulait profiter le plus possible du frais matinal. Direction la vallée de la mort. C’est à seulement 4km de San Pedro, donc raisonnablement accessible à vélo.

On se croirait dans des décors de films, sur des planètes étrangères particulièrement hostiles. Cà et là on remarque des flaques complètement asséchées, pas de doute, on est bien dans un désert ! Le blanc que vous pouvez apercevoir est dû ici à des dépots calcaires (et non du sel), datant de l’époque où la région était sous un océan.

Flaque d'eau séchée par la chaleur

Les rochers escarpés de la vallée de la mort

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On se balade au hasard de la route dans ces paysages d’un autre univers. Il faut parfois pousser le vélo car ca monte et surtout, en dessous, c’est assez souvent du sable !

Nous avions emporté avec nous des sandboard pour glisser dans les dunes. Au spot intéressant, déception : la vallée est interdite aux 4×4 et nous n’avions croisé personne sur la route, donc on s’imaginait être seuls ou au moins en petit comité. Mais non, un bus et des 4×4 organisent une sortie avec un grand groupe. Musique électro bonne enfant, selfies en tous genre, ados qui couinent, personne qui ne sait faire du snowboard : on se croirait dans un snowpark à la montagne !

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C’est malgré tout super sympa de descendre dans les dunes. Détail amusant, nous faisons du snowboard dans le sable presque au même moment où la France est à la montagne pour profiter des sports d’hivers.

Après avoir fait quelques descentes (assez peu car il faut remonter au sommet de la dune !), direction le mirador pour profiter d’un point de vue. Une petite cabane est à quelques centaines de mètres, au sommet des dunes. Quel effort pour l’atteindre ! Entre le soleil, la montée, le sable qui rendait le pédalage impossible, la distance qui était en fait bien plus grande qu’elle n’y paraissait… Je suis arrivé en nage. Mais quel spectacle ! Peut-être un des plus jolis à ce jour durant ce voyage, encore que la photo ne lui rende pas justice.

panoramique depuis le mirador

Vue depuis le mirador de la vallée de la mort

En arrière plan, le superbe volcan Licancabur, presqu’un 6000m, à une trentaire de kilomètres. On est soi-même à 2400m, une altitude non négligeable, et le machin est 3500m plus haut !

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Parmi les choses qu’on rêvait de faire dans le désert de l’Atacama, observer les étoiles était sans trop d’hésitations à la première place (les autres décors pas très loin derrière).

Le coin est particulièrement réputé pour l’observation des étoiles. Il y fait beau la très grande majorité de l’année, l’endroit est isolé, en altitude, très sec et toutes ces conditions permettent d’éviter certains problèmes atmosphériques, améliorant ainsi la qualité des observations. C’est la raison pour laquelle il y a de nombreux téléscopes, dont le réseau d’antennes ALMA et le radiotéléscope APEX.

Plus que simplement observer les étoiles, on est allé à une des présentation du ciel d’Alain Maury. C’est un astronome indépendant qui a installé une douzaine de téléscopes dans le désert, et qui finance ses recherches et ses jouets couteux à l’aide de ces visites nocturnes du ciel.

On a passé 1H30 à se faire expliquer tout un tas de choses sur l’espace, puis on a mis les yeux dans les 12 téléscopes, et on a regardé tout un tas d’objets, par exemple :

  • Notre galaxie, la voie lactée. C’est une galaxie spirale et on (le système solaire) se trouve sur le contour extérieur. Il y a dans les 100 milliards aux total ! Au téléscope, on voit bien que ce qui apparait comme une tache blanche continue quand on regarde le ciel à l’oeil nu est en fait une succession de nombreuses étoiles très proches.
  • différents amas stellaires (des aggrégats d’étoiles liées entre elles par gravitation)
    • amas simple (la plus connue c’est les Pléiades)
    • amas globulaire, pareil mais en immense. Là, on parle de centaines de milliers d’étoiles. Incroyable à regarder.
  • des nébuleuse
  • des planètes, Jupiter (Au téléscope, on voit bien ses anneaux et ses 4 satellites !) et Mars

Plutôt pas mal pour nous qui n’avions quasiment jamais mis les yeux dans un téléscope !

Après deux heures à se peler dehors, on finit par une session questions réponses autour d’un chocolat chaud. Ca a été pour nous l’occasion d’en savoir plus sur le travail d’Alain, qui s’est (entre autres) passioné pour l’étude des astéroïdes géocroiseurs, des astéroïdes qui passent à proximité de la terre.

C’est évidemment un passionné mais aussi un bon vulgarisateur et on serait bien resté plusieurs heures supplémentaires à l’écouter !

Autre détail amusant, le matin on faisait du sandboard entouré de gens entre 20 et 25 ans, là la moyenne d’âge était plutôt autour de 50.

Voie lactée et nuages de magellan

Bon OK la dernière photo n’a pas été prise lors de la soirée téléscope, mais j’étais tellement content d’arriver à faire une photo de la voie lactée et des deux nuages de magellan (les deux taches laiteuses sur la droite, il faut bien chercher !) que je ne résiste pas à partager cette photo du ciel.

Vallée de la lune

Ha, la vallée de la lune ! Un des coins inmanqueables autour de San Pedro. Cette fois-ci, c’est plus loin, et prendre les vélos s’est avéré être une mauvaise idée : on a crevé de chaud et bien souffert durant les kilomètres de faux plats à l’aller.

Ceci dit ça valait le coup ! Regardez moi ces décors, qui ont été qualifiés de lunaires et qui lui ont valu son nom.

Comme pas mal de décors que nous avons rencontré dans la région, les formes et les couleurs sont dues au travail de l’érosion du vent et de l’eau sur la pierre et le sable.

Chemin sinueux

Même les croisements en jettent

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panoramique depuis duna mayor

chemin menant à la duna mayor

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Les sables gris de la vallée de la lune

Chiens errants

Au Chili, il y a quelque chose que nous n’avons vu nulle part ailleurs : les chiens errants. Alors des chiens dans les rues il y en a partout, mais comment ils sont traités, ca c’est pour nous très original.

A Santiago et à Valparaiso, les chiens errants sont super nombreux. On nous a donné le chiffre de 100000 à Valpairaiso. Le truc, c’est que la population aime ses chiens errants : pour elle, c’est un peu comme avoir des chiens domestiques publics, les avantages des bêtes sans les inconvénients : on peut s’occuper d’un chien qui vient régulièrement dans le quartier, jouer avec lui etc. C’est la raison pour laquelle il n’est pas rare, un peu partout dans le pays, de trouver des bidons d’eau coupé en deux et remplis d’eau : ils servent de gamelle publiques pour les chiens.

A Santiago, la mairie s’en occupe en partie. Tous les jours, des camions de la mairie parcourent la ville pour distribuer des croquettes, et certaines bêtes sont stérilisées afin de réguler la population.

Les anecdotes sont nombreuses sur ces chiens errants. Les chiens de quartier sont connus et tout le monde s’en occupe plus ou moins beaucoup. Tout le monde connait quelqu’un qui s’est fait raccompagner, un soir, par une nuit mal éclairée, par un chien qui l’a protégé d’agresseurs. Bon, des fois, ça tient quand même de l’hallucination collective. On a par exemple entendu un « je ne l’ai pas vu par moi même, mais il parait que certains chiens prennent le bus et savent à quel arrêt descendre ».

Si je parle de ça, c’est parce qu’à San Pedro, on s’est fait deux amis un peu particuliers. Deux chiens ont voulu jouer avec nous après que nous ayions loué des vélo. Il nous ont suivi dans la ville, puis à l’extérieur de la ville, puis jusqu’à la Vallée de la Lune… 16km de trajet mine de rien. Au début c’était amusant et on pensait qu’ils nous laisseraient à la sortie de la ville, mais impossible de s’en débarasser. En désespoir de cause, on s’est même retrouvé à leur expliquer en espagnol (sait-on jamais…) qu’on allait trop loin pour eux et qu’ils ne devraient pas nous suivre ! Comme on s’en doute, ça n’a pas marché du tout. Finalement ils nous ont suivi pendant toute notre balade à travers la vallée de la lune, c’est à dire pendant 5h. On a été content de ne pas croiser la route des gardiens du site, car les animaux domestiques sont interdit et nous aurions eu bien du mal à expliquer que oui, ils nous suivent, mais non, ce ne sont pas les notres. Evidemment, après 5h en plein soleil, ils étaient crevé et mort de soif. On s’est dit qu’ils ont continué à nous suivre au bout d’un moment car ils n’étaient plus capable de rentrer seuls, alors on ralenti le rythme pour qu’ils ne nous perdent pas. On s’est aussi débrouiller pour leur trouver une gamelle et de l’eau (ce qui, en plein désert, est un petit exploit en soi). Nos routes se sont séparées une fois les bestioles ramenées à bon port à San Pedro.

A la vallée de la lune avec nos animaux de compagnie

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Excursion Piedras Rojas

Le dernier jour à San Pedro, nous avons opté pour un tour organisé pour aller voir le coin de Piedras Rojas, des décors que nous ne verrons pas durant le trajet vers Uyuni. L’avantage et l’inconvénient, c’est qu’on a vu plein de choses que nous ne pensions pas voir : en effet, comme on rejoint des groupes de 20 personnes, le contenu des tours n’est pas tout à fait discutable. Ce tour nous a permis d’aller voir 2 trucs sans intérêt (les villages de Tocanao et de Socaire dont nous n’avions rien à cirer, qui n’ont aucune valeur ajoutée et ne colle même pas à la thématique « curiositées naturelles » de la journée), et surtout 3 trucs chouettes : les pierres rouges, deux lagunes de l’altiplano et le salar d’Atacama.

Piedras Rojas / Salar du talar

Des roches volcaniques rouges à côté d’une lagune bleue claire… gros wow.

Les montagnes de piedras rojas

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Laguna Altiplanica

La lagune minicas et sa voisine valaient le détour !

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lagune minicas avec des vicunas

Salar d’Atacama (+flamands roses)

Nous n’avions prévu d’aller voir le salar d’Atacama car celui d’Uyuni est réputé plus beau (c’est le cas !)

Malgré tout la balade vaut le coup car le coin est beau et impressionnant. Lorsqu’on s’y balade, on évolue entre des rochers de sel de quelques dizaines de centimètres, qui s’étendent à perte de vue.

Salar du talar

C’est un salar bien différent de celui d’Uyuni ! Il est plus petit, mais plus profond. On y extrait du lithium, ce qui sert à faire des batteries. Le lithium chilien représente environ 50% du lithium mondial, il est donc probable que vous en ayez dans vos téléphones !

Ca et là, on trouve des petites lagunes dans lesquelles évoluent des flamands roses.

Flamand rose dans le salar du Talar

Une galerie photo contenant quelques photos supplémentaires est disponible sur flickr

P.S : Comme vous l’avez peut-être constaté, j’ai récemment découvert comment faire des panoramiques. Certes il ne faut pas abuser des bonnes choses mais là les décors s’y pretent bien. Plein de bons conseils là dedans, j’ai utilisé Microsoft ICE pour recoller les images.

P.P.S: Si vous êtes en panne, jetez vous sur Le chercheur d’absolu, de Théodore Monod, un géologue qui a passé sa vie à explorer et arpenter les déserts de la planète.