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Tbeang Meanchay et le Prehat Vihear

On est allés se perdre quelque jours dans la ville peu connue de Tbeang Manchay au Cambodge, ce qui nous a permis d’aller voir le temple du Prehat Vihear.

Les photos de cet article sont dans l’album flickr correspondant.

Tbeang Manchay

Tbeang Manchay a la réputation d’être une des villes les plus soporifiques du nord du Cambodge. Après avoir couru pendant tout le Laos, on était content de se poser à un endroit où il n’y absolument rien à faire. La ville, construite en damiers, s’articule autour de deux rues principales, perpendiculaires et poussièreuses. Il semble se passer des choses dans un carré de 200 par 200 mètres, notamment un folklorique marché mais en dehors de ça, pas grand chose. Par-fait.

On croise deux moines qui font le tour de la ville à pied. Ils passent devant les maisons, vont devant le restaurant. Alors qu’au Laos les moines font l’aumône au lever du jour, ici on le voit passer vers 9h30. Au Laos, les moines prenaient la nourriture et partaient dans la foulée, ici ils prennent le temps de faire une prière à ceux qui donnent.

A 13h un dimanche, toute la ville semble s’être donné rendez-vous au bar. Un nombre considérable de scooter est garé devant, et tout le monde regarde passionnément un combat de muay thaï sur la minuscule télé. Comme un soir de match chez nous, la salle est très animée : dans la victoire ou la défaite, les temps forts s’entendent.

Le petit marché nous a donné envie de devenir végétariens, au moins pendant la durée de notre voyage. La viande est conservée à l’air libre. Rien de neuf jusque là, c’est partout comme ça en Asie, mais ici, elle est en plus posée sur des bouts de plastiques sales. Les vendeuses agitent à longueur de journée des batons de bois au bout duquel est attaché un sac plastique : cela sert à repousser les mouches. Certains, particulièrement créatifs, font souffler un ventilateur sur le viande; pas pour le frais, mais toujours pour lutter contre les mouches. On a vu des stands de viande tartare ailleurs, ca nous a bien fait rire 🙂

Ici aussi, on vend de l’essence dans des bouteilles plastiques dans les épiceries. D’ailleurs on a croisé une boulangerie/pâtisserie ! Ainsi que quelques sapins de noël. Comme il n’y a pas vraiment de devantures, le bâtiment donne systématiquement sur la rue une partie du magasin est dans la rue. Ici on ne fête pas Noël, mais on nous a expliqué que certains aiment simplement la déco. Bah ok, pas de problème.

Dans le premier hôtel qu’on a visité, on nous a montré une chambre dans le noir. Il n’y avait pas d’électricité à ce moment là, et le gérant nous a dit que ça devrait revenir après 18h. Dans celui où l’on est finalement resté, il n’y avait pas d’eau chaude, et pour internet, il a fallu atteindre 18h que l’électricité revienne.

Comme il n’y a pas de service public de gestion des déchets, le soir les gens brûlent les leurs devant la maison.

Un coin rustique mais très chouette.

Le Prasat Preah Vihear

Le Prasat Preah Vihear est un temple d’avant la période du royaume d’Angkor, construit vers le Xème siècle. Il situé sur une colline à plus de 500m d’altitude, et la vue depuis le sommet est très sympa.

Un truc pénible une fois arrivé : le système pognon. Le bureau de tickets est à 2km du temple, ce qui est particulièrement pratique pour ajouter ensuite des frais de transport. Pour s’y rendre, il faut s’y faire conduire à moto. Et non, notre chauffeur en voiture ne peut s’y rendre, il faut absolument une moto.
On a demandé comment y aller à pied. On nous répond que ce n’est pas une bonne idée, qu’il y en aura au moins pour deux heures aller et presqu’autant pour le retour. Alors on s’est mis à marcher : Nous avons toute la journée pour visiter ce temple, alors on est pas à 4H de rando prêt. On avait lu que c’était physique, mais on savait que d’autres avaient fait la visite entièrement à pied.

C’est donc comme ça qu’on s’est retrouvé sur une entrée alternative, l’ancienne entrée Est, autrefois utilisée par les moines. C’est un immense escalier, où toutes les dix marches est peint le nombre de marches parcourues. Il nous a fallu plus d’une heure pour atteindre le sommet de l’escalier, vers la 2230ème marche. On était plutôt content.

Le temple en lui même est au sommet d’une immense colline, perché à 650m d’altitude. D’en haut, on a une superbe vue… sur pas grand chose, c’est une plaine monotone, mais c’est joli quand même.

Difficile d’oublier la présence militaire. Ce coin du pays est à proximité de la frontière et en face du temple, c’est la Thaïlande. Les deux pays se battent régulièrement pour s’approprier le lieu, à la fois pour son importance symbolique, et pour posséder un lieu du patrimoine de l’UNESCO. Tout au long de la montée, on a croisé des baraquements de soldats, des mitrailleuses et des tranchées. Aujourd’hui, les soldats sont à la cool. Certains sont en civil, ils jouent au carte une bonne partie de la journée et s’occupent de leurs poules et des chiens le reste du temps. Il y a eu des affrontements en 2011. La zone du temple est déminée, mais à proximité ce n’est pas entièrement le cas. Une bande longeant la frontière serait encore partiellement minée.